Une jeune femme aisée se moque d’un vieil homme démuni, mais deux jours plus tard, leurs rôles s’inversent — Récit du jour

Danielle Grobber avait l’habitude d’obtenir tout ce qu’elle voulait. Belle, brillante, talentueuse, mais surtout très fortunée — ou du moins, c’était l’immense fortune de son père qu’elle considérait comme la sienne.

Surnommée Danie par ses amis, elle était incroyablement gâtée, mais savait toujours s’en sortir grâce à son charme, ses belles paroles et son sourire éclatant. Jusqu’au jour où elle dépassa les bornes et reçut une leçon de vie que son père ne lui ferait jamais oublier.

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Sur le point de partir pour deux semaines de vacances de rêve dans les Caraïbes, Danielle avait convaincu son père de l’accompagner pour une séance shopping. Pas qu’elle manque de quoi que ce soit, elle aimait simplement profiter de ce moment avec lui.

Mais le déjeuner prévu fut annulé : son père dut gérer une urgence, laissant Danielle se balader seule avant d’entrer dans un restaurant de fast-food réputé. Elle commanda un hamburger chargé, des frites, un grand soda et une tarte aux pommes.

Repue, elle retourna dans l’enceinte du domaine familial — un havre de pelouse soignée, d’arbres ombragés, de bancs accueillants et de fontaines apaisantes. Assise sur un banc, elle mangea tout en envoyant des messages à ses amis.

Puis, sans un mot, elle froissa sa serviette, retoucha son rouge à lèvres, se leva et s’éloigna en laissant tous ses déchets derrière elle.

Une voix la stoppa net : « Excusez-moi, mademoiselle ! Pourriez-vous ramasser ces déchets et les jeter à la poubelle ? »

Danie se retourna pour faire face à un homme âgé, mince, vêtu d’un uniforme de concierge, qui balayait tranquillement le chemin du jardin. « Pardon ? » répondit-elle, surprise. « Vous me parlez ? »

« Oui, jeune fille, » répondit-il calmement. « Ce jardin est un espace pour les employés, et il n’est pas juste de laisser des déchets derrière soi. »

Avec arrogance, Danie répliqua : « Je ne suis pas là pour faire le ménage ! Ce sont d’autres qui le font pour moi. Des gens comme vous, les serviteurs — ce n’est pas votre rôle ? Alors faites-le, nettoyez ! »

Le vieil homme rougit d’embarras, mais garda son calme. « Mon travail est de veiller à ce que le bâtiment et ses alentours restent impeccables, mais ce que vous avez fait est un manque total de respect… »

Danie le coupa brutalement : « Vous travaillez pour mon père, donc vous travaillez pour moi. Si je vous ordonne de nettoyer, vous nettoyez. Si je vous dis de me cirer les chaussures, vous le faites, sinon vous êtes viré ! »

À cet instant, une voix grave tonna derrière elle : « DANIELLE ! »

Elle se retourna pour voir son père, le visage empreint de colère. « Pour qui te prends-tu ? » demanda-t-il sévèrement. « Comment peux-tu humilier cet homme qui travaille pour moi depuis plus de vingt ans, un homme honnête avec une famille ? »

Danie, d’une voix faussement innocente, murmura : « Papa, s’il te plaît, ne sois pas fâché… je suis désolée. » Mais derrière son sourire se cachait une étincelle de moquerie, une assurance qu’elle allait s’en sortir, comme toujours.

Jack Grobber n’y crut pas un instant. « Tu vas t’excuser auprès de M. Terence, Danielle », ordonna-t-il, observant sa fille adopter son air le plus doux — une comédie bien rôdée.

« C’est ma responsabilité de réparer ça », pensa Jack. « Mais comment apprendre le respect et la responsabilité à une jeune fille qui n’a jamais connu la moindre contrainte ? »

Soudain, une idée lui vint. « M. Terence, vous semblez épuisé. Je crois que vous méritez des vacances ! »

Le concierge sourit en secouant la tête. « Ma femme me dit toujours la même chose, M. Grobber, mais je garde mes congés pour Noël, quand on peut être avec les petits-enfants. »

« Eh bien, c’est parfait », dit Jack. « Je vous offre deux semaines de congé avec un séjour tout compris aux Bahamas, pour vous et votre épouse. »

M. Terence resta bouche bée. « Mais… qui va me remplacer ? »

Jack sourit malicieusement. « Ma fille Danielle sera ravie de prendre votre place, en compensation de son comportement déplacé. »

« Quoi ?! » s’écria Danie, horrifiée. « Papa, tu es fou ! Je pars en vacances moi ! »

« Pas cette fois », répondit Jack fermement. « M. et Mme Terence s’en vont à ta place, et toi, tu fais son travail pendant leur absence. »

« Tu ne peux pas me forcer ! » cria Danie. « Je ne suis pas concierge ! Nettoyer les toilettes, balayer, ramasser les déchets des autres — jamais de la vie ! »

« Si, tu le feras », répliqua froidement son père. « Sinon, fini l’argent de poche, et tu oublies ta décapotable. »

« C’est MA voiture ! » hurla-t-elle.

« Non, Danielle », dit Jack calmement. « C’est MA voiture. Je paie l’assurance, l’essence, et je l’ai achetée. Tout ce que tu possèdes vient de moi. Il est temps que tu comprennes ce que signifie vraiment travailler pour gagner sa vie. »

Le regard de son père ne laissait aucun doute : cette décision était irrévocable.

« Tu commences lundi », conclut-il, avant de se tourner vers M. Terence : « Et vous feriez bien de préparer vos valises. Bon voyage ! »

Le lundi suivant, Danie se présenta en uniforme, balayant, nettoyant, vidant les poubelles. À la fin de la journée, épuisée, ses ongles impeccables étaient abîmés, et ses mains délicates rouges et douloureuses.

Quand M. Terence revint des Bahamas, bronzé et reposé, il ne manqua pas de féliciter Jack : Danielle avait laissé tout parfait, aucun déchet n’avait été laissé dans le jardin.

Quant à Danie, elle ne manqua plus jamais de respect envers ceux qui travaillent dur, car elle avait appris à quel point leur travail était exigeant.

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